Dimanche 24 Novembre 2024 - 03h19

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Test : Paper Mario
Par Olex



Quelques semaines avant l'arrêt commercial de la Nintendo 64, Intelligent Systems nous offre ici un jeu méconnu mais assez étrange : un monde fait de papier. C'est notre Mario favori qui se faufile tel un marque-page dans un jeu semi aventure-RPG.

Semi 3D

Le jeu s'apparente à un jeu de plate-forme classique avec univers 2D, mais les subtilités graphiques vont plus loin ; l'univers présenté est de la pure 3D - sauf les personnages, simplement vue de profil. Les graphismes restent très pêchus malgré leur simplicité évidente, on ne peut pas dire que la débauche visuelle est au rendez-vous sur Nintendo 64. Mais l'ensemble des décors et des personnages est proprement dessiné, avec à l'appel Bowser le Koopa maléfique, Mario le héros avec bien évidemment la princesse Peach.

L'univers est assez vaste, comportant quelques hommages aux précédents Mario, notamment pour les connaisseurs une certaine ressemblance de la scène d'introduction avec Super Mario RPG Legend of Seven Stars sur Super Nintendo, un opus de Square Co.

Ce qui impressionne surtout dans ce jeu, c'est sa fluidité tant visuellement que manuellement : la manette correspond parfaitement au gameplay proposé, et notre personnage reproduit fidèlement nos gestes - avec à la clé de belles animations parfois hilarantes (mentions spéciales lorsque Mario s'étale comme une crêpe lorsqu'il saute d'une trop grande hauteur et lorsqu'il a peur)..

Petit renouveau de la série

Excepté le 1er Mario RPG (nom du jeu précité dans le paragraphe antérieur) qui servait d'expérience pour ce dernier, Paper Mario est le 1er véritable opus de la série à mélanger le genre mondialement reconnu du plombier; la plate-forme; avec le genre qui était en vogue à l'époque; le RPG; pour finir avec un soupçon d'aventure et d'action. Mario rencontrera pas mal de personnages qui seront jouables et qui aideront notre ami à déjouer d'abord les plans de l'înfame Bowser, et libérer notre bien-aimée qui n'est pas encore capable de s'auto-protéger. Le bestiaire des ennemis est bien rempli, allant du Goomba au Koopa gigantesque. Le statut RPG est très présent, avec l'apparition de points d'expérience, de l'utilisation d'objets, de barre de santé mais surtout le système de combat au tour par tour.

Petite révolution pour l'époque (dans un jeu Nintendo), on pouvait avoir l'initiative si on sautait ou frappait plus vite son/ses adversaire(s), et ainsi grignoter un tour gratuit. Symphatique. Les scènes de jeu de rôle s'effectue sur une... scène de théâtre avec pour décor d'arrière-plan le monde auquel on évolue. Très joli et parfois utile, mais aussi casse-pied pour vous ou vos ennemis aux vues de quelques interactions pouvant vous troubler, vous et les méchants (pommes d'arbre tombant, des seaux, des briques etc.). Le scénario est très basique, je vous le rappelle : sauver Peach et arrêter Bowser. Mais dès la seconde heure, le tout se complique un peu avec le sauvetage obligé des sept Esprit Étoile qui nous aideront dans notre quête avec les Pouvoirs Étoile intervenant à guise pendant les combats RPG avec leurs avantages (récupérer des points de vie - PV) et inconviénients (vulnérabilité). Heureusement, nous serons le plus souvent accompagné d'un coéquipier ayant ses caractéristiques propres (renseignement du bestiaire ennemi, exploser les adversaires, etc...).

L'apparition de mini-quêtes annexes est savoureux et permettra aux acharnés du jeu d'améliorer ses personnages avec le système bienvenu de badges, qui est le principe connu du bonus/malus, selon les points de force - PF disponibles. Aussi, le système d'upgrade est intéressant avec la possibilité de choisir un badge, des PV ou PF supplémentaires pour chaque tranche de 100 points étoiles volés aux ennemis. Simple, ce système fonctionne bien et demeure efficace.

Le tout est encore un petit peu plus subtil avec le timing parfois important des rencontres : selon l'action de combat effectuée, il vous faudra appuyer sur un bouton (et/ou diriger le stick) pour affaiblir l'adversaire, et avec une parfaite coordination obtenir un bonus de point, voir même remporter directement le combat. Évidemment, un RPG se doit de nous autoriser la fuite - pas toujours possible - et la stratégie tactique (échanger de place, passer le tour, tour automatique, prendre un nouveau coéquipier), tout ceci est également présent.

Enfin, le côté plate-forme entre les combats est toujours présent, avec un dépaysement total dans six-sept mondes différents, longs et suffisament variés pour tenir une quinzaine d'heures sur Paper Mario, voire la trentaine avec les quêtes secondaires accomplies et la totalité des objets cachés pris en votre possession. Notons la capacité évolutive de Mario, avec ses possiblités de se plier pour passer à travers une grille par exemple ou encore de se diriger plus vite en avion de papier et/ou en boule.

Zzzzzzz....

Hélas, un bon jeu renferme toujours quelques défauts, le plus important étant sa relative difficulté ; quelques passages plate-formes et de combats sont atrocement insurmontables si vous ne faites pas du leveling (obligation de faire un nombre de combats conséquents pour augmenter notre expérience et passer des épreuves plus ou moins facilement). Cela n'arrive pas souvent mais je pense aux derniers boss des trois dernières heures, assez difficiles à battre si vous zappez très souvent la majorité des combats précédents.

Je peux parler de l'ambiance assez niaise du jeu, avec ses graphismes qui ne plairont pas à tous, le côté enfantin, même si le jeu s'avère tout même difficile d'accès à un mineur, avec le nombre de choses possibles à faire. Dû également à l'abondances de dialogues (écrits et non parlés) parfois inutiles et très longs et la présences de moments soporifiques (l'avant-dernier monde est assez long et prise de tête).

L'ambiance musicale demeure de bonne facture même si les thèmes ne sont pas très recherchés et resteront assez discrêtes lors de vos parties. Par contre, les bruitages restent audibles et reprennent sans surprise les samples des Super Mario d'antan, avec les omanotopées des protagonistes (j'adore les "GROOOARR" récurrents de Bowser :p).

Finalement, Paper Mario est une sacrée surprise pour ma part et le risque de mélanger plusieurs genres a payé: l'aventure est excellente et se déguste, le tout demeure très cocasse et amusant, avec un Mario Papier très attachant, prenant, et permettant aux néophytes du RPG de découvrir les fondements de ce dernier. Mon gros coup de coeur sur cette console.


Verdict :

Graphismes : 17/20

Un côté très artistique et chaleureux émerveille cet opus. Évidemment, les capacités techniques de la console ne sont pas exploitées au maximum mais les décors renferme une ambiance agréable dûe à l'omniprésence de petits détails subtils, aux mimiques des personnages et au design des mondes parcourus. La fusion entre la deuxième et troisième dimension est irréprochable, malgré quelques textures pas toujours très belles, la plupart sont dans l'ensemble assez détaillés et jolies.

Jouabilité : 16/20

Mario répond bien et les mécanismes pourtant nombreux ne seront pas insurmontables. Le joueur apprendra instinctivement les commandes en quelques minutes pour son plus grand plaisir. L'ensemble est efficace et assez simple malgré quelques difficultés à doser nos sauts (vue de profil oblige) et le timing lors des combats. De plus, le joueur peut être assisté par ses coéquipiers et les PNJ (comme Merlon et sa boule de cristal).

Durée de vie : 17/20

Une quinzaine d'heures seront nécessaires pour le vétéran ou le fou voulant finir le jeu au plus vite, ajoutez huit ou neuf heures de plus pour fouiller de fond en comble les différents mondes et récupérer tous les badges, coeurs, etoiles etc. Vous en aurez pour longtemps, mais on pourra pester contre quelques moments trop calmes, à l'opposer de la répétivité des combats pas toujours très évidents pour celui qui cherche à les éviter. Conseil : combattez pour augmenter votre XP sinon...

Bande son : 16/20

Quelques thèmes inhérents à l'univers Mario sont bien là, corrects et parfois discrets. Par contre, les bruitages sont excellents, mention aux omanotopées remplaçant les dialogues parlés, toujours aussi marrants.

Scénario : 16/20

On ne change pas une recette qui marche : la Princesse Peach s'est fait kidnapper par... Bowser ! Mario devra la libérer mais aussi déjouer les plans de l'infâme Koopa (assisté de Kamek, la vieille sorcière, des Minis-Bowser et bien d'autres) qui désire l'invincibilité et la soumission du royaume Champignon. Mais on se rendra vite compte que les sept Esprits Étoiles (tous mourants) seront également importants dans l'histoire, ainsi la présence d'alliés ne sera pas de refus... Simpliste mais le scénario est suffisamment riche en émotions malgré des scènes de dialogues uniquement écrits et parfois un peu longs.



Intérêt :



Un univers d'emblée très attachant, un aspect papier mélangé à de la 3D, un très beau spectacle visuel même s'il n'y a aucune prouesse technique, juste de la passion et de la créativité. Intelligent Systems a su relever avec brio le défi improbable d'unir ces deux dimensions. Ce jeu fut ma plus belle surprise sur Nintendo 64. Paper Mario est un jeu à savourer tel une ode d'amour allant droit au coeur.


 
   
› Paper Mario :


 
› Informations :

Plate-forme : Nintendo 64 (N64)
Etat du jeu : Disponible
Date de sortie française : 2001
2001 (USA) - 2000 (Japon)

Genre : Jeu de rôles
Jouable uniquement en solo

Développeur : Nintendo
Editeur : Nintendo


› Jeu également connu sous le Nom :

Mario Story



 
 

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