Jeudi 21 Novembre 2024 - 18h15

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Test : Legend of Zelda, The - Majoras Mask
Par Olex



Après le monument d'Ocarina of Time, il est difficile de faire mieux avec ce second Zelda sur Nintendo 64. Majora's Mask n'est pas le meilleur des Zelda, mais c'est certainement le plus déroutant, car contrairement aux précédents épisodes, il propose un scénario différent, beaucoup plus sombre et forcément plus accrocheur.

Elle est où l'ambiance féérique ?

Dès le début de votre partie, tout est posé : Link s'aventure dans une forêt dense, dans un épais brouillard. Soudain, il se fait attaquer par SkullKid (portant un étrange masque) accompagné des fées Taya et Tael. Ces derniers enlèvent la jument Epona et vole l'Ocarina du Temps. Link part à leur poursuite. Ayant réussi à les rattraper et prêt à se battre, SkullKid lance alors une malédiction sur notre petit lutin vert, et sur le monde de Termina. Étant désormais un Mojo, Link doit trouver le moyen de se défaire de sa malédiction et éviter qu'une Lune ne s'écrase sur la ville d'ici 72 heures.

L'histoire diverge totalement avec ce qui fait d'habitude place à un univers "conte de fées". Majora's Mask ouvre une nouvelle voie dans la série, celle de commencer dans une ambiance apocalyptique et sombre. Cela peut vraiment rebuter plus d'un joueur car l'essence même du gameplay (même si elle n'a pas vraiment évoluée) diffère complètement de ce qui s'est fait auparavant. En résumé, ce Zelda est synonyme de malaise, car on se sent tout le temps étranger à l'histoire.

Mais rassurez-vous, après un temps d'adaptation, tout se déroule comme dans un bon vieux Zelda.

Des améliorations mineures mais présentes

Majora's Mask apporte quelques changements intéressants, le plus important étant le rehaussement graphique. Instauré dans Donkey Kong 64, l'Expansion Pak fait son grand retour. Le moteur repris du 1er Zelda sur Nintendo 64 bénéficie de nouveaux effets visuels, d'une palette de couleurs mieux choisies, d'un effet de brouillard et de clipping moins prononcé et de textures moins granuleuses et plus détaillées. L'expérience visuelle est mieux retranscrite, même si la 3D de ce dernier accuse un certain âge, la faute à peu de véritables évolutions dans ce domaine ; Nintendo s'est contenté de peaufiner son moteur sans pour autant le modifier. Mais on s'y fait, et on adora le style graphique.

D'autres nouveautés font leur apparition : l'Ocarina du temps est disponible dès le début, un cadran au bas de l'écran vous indique à quel moment de la journée vous vous trouverez, Link doit utiliser des masques pour mener à bien ses missions. Restant cette fois-ci enfant, il pourra dorénavant chevaucher Epona, exploiter l'arc et le grappin, éléments impossibles à prendre dans le précédent épisode (sauf étant adulte).

Rien de nouveau concernant le gameplay : on retrouve le fabuleux système de visée avec la gâchette Z, les mouvements d'Ocarina of Time. On peut toujours pester contre les problèmes de collision et quelques ralentissements malgré les quatre nouveaux mégaoctets de la mémoire vive.

La bande-son change complètement et même si l'on retrouve quelques thèmes connus de la série, le style adopté est plutôt inquiétant. Cela renforce le sentiment de malaise déjà évoqué.

Dépaysant, différent, déstabilisant : c'est mauvais signe ?

La première chose qui pourrait choquer dans ce Zelda, c'est qu'il ne ressemble à aucun autre. Si vous connaissez Link's Awakening, vous saurez de quoi je parle : la légendaire princesse n'est pas partie intégrante de l'histoire - on la retrouvera uniquement au début du jeu, lorsqu'elle nous donne l'Ocarina du Temps.

Dans le même ordre d'idée, Majora's Mask est la suite directe d'Ocarina of Time : on retrouve les mêmes descendants et protagonistes, alors que jusqu'à maintenant on avait affaire à chacun des opus, une nouvelle descendance de Link, de Zelda, des PNJ - sauf Ganondorf qui reste le même (apparemment il demeure immortel).

Aussi, l'univers est évidemment à l'opposé de ce qui se fait : glauque, changeante. De plus, le joueur se retrouvera confronté à un dilemme dans l'histoire : vous n'avez que 72 heures - en fait une dizaine d'heures de jeu - pour éviter la catastrophe et terminer du premier coup le jeu est impossible. Il faudra aller réaliser vos objectifs jusqu'au 3e jour, faire de l'ocarina pour revenir au 1er jour et recommencer - plus rapidement cette fois - votre quête. Chaque action dépend de vous et chaque action changera le cours de l'intrigue. Vous aurez à jamais une épée de Damoclès au-dessus de vous, et c'est franchement déstabilisant.

Ce second opus sur Nintendo 64 est différent ce qui se fait généralement, et c'est forcément une expérience unique à vivre. Ce n'est pas forcément mauvais signe mais Majora's Mask vous procurera à la fois de la joie et de la peur.


Verdict :

Graphismes : 16/20

L'Expansion Pak (obligatoire pour jouer) y est pour beaucoup : il améliore l'expérience visuelle du joueur, avec de nouveaux effets et gomme quelques défauts inhérants aux spécificités techniques de la console. C'est beau, bien réalisé mais on peut regretter que le moteur commence à accuser quelques années d'âge.

Jouabilité : 16/20

On ne change pas une recette qui marche : tout est repris à l'identique d'Ocarina of Time. Système de visée, mouvements de sauts, items comme l'Ocarina, tout est là. Mais des petits ajouts comme l'apparition d'une horloge et des masques sont les bienvenus et contribuent à une nouvelle expérience du gameplay.

Durée de vie : 17/20

Bien plus long que son prédécesseur, finir du premier coup la quête principale est inhumain. Des dizaines d'objectifs secondaires, de nouvelles zones, le laps des 72 heures, il vous faudra revenir une vingtaine de fois en arrière pour sans cesse améliorer votre score. Une cinquantaine d'heures au bas mot sera nécessaire pour rétablir la paix sur Termina.

Bande son : 17/20

Qui dit ambiance malsaine, dit musiques du même acabit : plus inquiétantes que d'habitude, c'est évidemment la pièce maîtresse du jeu. Les pistes ne sont pas forcément mémorables mais renforcent le sentiment de malaise du jeu, et c'est le principal. On regrettera juste le manque d'idées et de nouveaux bruitages.

Scénario : 18/20

Très différent des anciens épisodes : Zelda et Ganon sont aux abonnés absents. Toutes vos actions auront une conséquence sur le déroulement de l'aventure. L'intrigue malsaine et apocalyptique peut en rebuter plus d'un, mais c'est une expérience unique et inespérée dans un tel titre. Et pour une fois, il ne faut pas sauver la princesse Zelda des griffes de Ganondorf !



Intérêt :



Majora's Mask est difficile à noter, tant il est très différent d'Ocarina of Time et même du tout premier épisode sur NES ; on pourrait même dire qu'il ne fait pas partie de la série. On retrouve néanmoins ce qui a fait le charme du dernier titre (gameplay, graphismes, décors), tout en approfondissant l'ensemble. Cependant, le jeu ne plaira pas à tout le monde car l'univers est sombre et dérangeant, et le temps délimité (finir le scénario en 72 heures) peut en gêner certains. Majora's Mask dévoilera finalement tout son potentiel au fur et à mesure de votre progression. Ce Zelda reste quand même un très bon cru de la 64 bits. Il serait dommage de s'en priver, d'autant que le scénario est très travaillé.


 
   
› Legend of Zelda, The - Majora's Mask :


 
› Informations :

Plate-forme : Nintendo 64 (N64)
Etat du jeu : Disponible
Date de sortie française : 17 novembre 2000
26 octobre 2000 (USA) - 27 avril 2000 (Japon)

Genre : Action-Aventure
Thème : Heroïc-fantasy
Jouable uniquement en solo

Développeur : Nintendo
Editeur : Nintendo

› Jeu également connu sous le Nom :

Zelda no Densetsu - Mujura no Kamen



 
 

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